La sécurité, un droit fondamental…
La loi 21 janvier 1995 rappelle dans son article premier que « la sécurité est un droit fondamental [et qu’elle] est une condition de l'exercice des libertés et de la réduction des inégalités ».
Par Houilles, ma ville | Publié le 3 février 2025, mis à jour le 10/02/2025 | Retour aux dossiers

Depuis la loi du 15 avril 1999, les polices municipales sont reconnues comme un élément important du paysage sécuritaire français et, depuis vingt ans, elles se développent fortement dans toutes les agglomérations.
La police municipale a pour objet d'assurer le « bon ordre, la sûreté, la sécurité et la salubrité publiques". Cela comprend notamment :
➝ La sûreté, la commodité du passage et la propreté des voies publiques ;
➝ La répression des atteintes à la tranquillité publique ;
➝ Le maintien du bon ordre dans les endroits de grands rassemblements.
…dont tous les Ovillois ne bénéficient pas
La ville de Houilles est globalement calme si l’on met de côté les cambriolages dont le nombre toujours important de cambriolages (245 en 2023).
Les problèmes de sécurité et de tranquillité publique se concentrent, à Houilles, aux environs de la résidence des Genêts-Pharaons (rue Marceau, rue Hoche et rue de la Marne) et autour de la gare de RER (avenue Charles de Gaulle, rue de Verdun).
Ces deux endroits sont de véritables points noirs dans lesquels les habitants subissent, au quotidien, des nuisances sonores (cris, portable avec le volume sonore très fort, rassemblements), des altercations avec des personnes alcoolisées ou droguées, des occupations de l’espace public par l’installation de canapés de fortune, etc.
A la nuit tombée, ces nuisances explosent et inquiètent les riverains, perturbent leur sommeil et atteignent leur moral. Et, au petit matin, ils constatent les dégâts avec des paquets de cigarettes, des bouteilles d’alcool, des cannettes et des emballages divers qui jonchent le sol. Ces deux secteurs sont également des « spots de deal ».
Ces problèmes ne sont pas nouveaux et déjà en février 2020 déjà, le journal actu.fr partageait que pour les copropriétaires des Genêts la coupe était pleine.
La majorité municipale fuit ses responsabilités…
En juillet 2020, le journal actu.fr relatait que la sécurité était la priorité du nouveau maire de Houilles, Julien Chambon, lors de sa prise de fonction.
Malheureusement, les résultats ne sont pas là. En juin 2024, 137 riverains de la rue Marceau adressaient au maire un courrier pour lui faire part de leur « sentiment d’abandon » et lui rappeler leur précédent échange deux ans auparavant :

Extrait de la lettre adressée au maire en juin 2024 et signée par 137 riverains de la rue Marceau
Assurer la tranquillité publique et la propreté des voies publiques est pourtant bien de la responsabilité d’une ville dotée d’une police municipale. Mais le maire ne semble plus aussi à l’aise qu’en début de mandat car, à réception du courrier, il s’est engagé à les recevoir rapidement… à ce jour cette nouvelle rencontre n’a toujours pas eu lieu.
Des moyens de police insuffisants jusqu’en décembre 2024
En 2021, le maire indiquait à actu.fr vouloir « construire une vraie police, avec des horaires élargis et la création de postes » et annonçait que dès février 2021 les agents travailleraient jusqu’à 22h contre 18h actuellement. Mais la réalité est toute autre. Cette brigade de soirée ne sera mise en place qu’à partir de novembre 2024.
De plus, le maire annonçait dans l’Ovillois mag de mars 2021 l’arrivée d’un policier maître-chien… qui est resté un mois. Il ne sera pas remplacé.
Enfin, jusqu’à fin 2024, la ville comptait seulement entre 7 et 9 policiers municipaux alors que pour atteindre la moyenne nationale, il en faudrait 17 (soit un policier pour 2000 habitants). Carrières-sur-Seine compte 12 policiers municipaux pour deux fois moins d’habitants.
S’agissant des caméras, la ville communique depuis 2021 sur l’installation de 60 caméras supplémentaires pour atteindre 81 caméras au total. Mais à ce jour, seules 35 caméras sont en service. A l’occasion du vote du budget 2025, le maire affirme, une nouvelle fois, qu’elles seront installées cette année.
Pour la propreté, lors de la réunion du Conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance du 12 mars 2024, la ville affirmait qu’une « Brigade verte composée de 8 agents était sur le terrain pour veiller à la propreté et l’environnement, prévenir et sanctionner les actes d’incivilités et nettoyer les tags, graffitis, les déjections canines ». Nous nous interrogeons sur la réalité de ces effectifs au regard de la propreté de nos rues.
Depuis janvier 2025, le maire mise tout sur la police
Dans l’Ovillois Mag’ de janvier 2025, le maire annonce que la police municipale compte désormais 19 agents, agents de surveillance de la voie publique (ASVP) compris.

Extrait de l’Ovillois Mag’ de janvier 2025 (page 12)
Mais déjà dans l’Ovillois Mag’ de février 2025, il est mentionné que la police compte 25 agents !

Extrait de l’Ovillois Mag’ de février 2025 (page 5)
Nous verrons dans les semaines à venir, si le maire arrive à maintenir ces effectifs de police et surtout s’il obtient des résultats.
L’impact sur les finances publiques est plus facile à estimer. En 2023, le coût de la masse salariales était de 491 000 euros pour 8 agents en équivalent temps plein. Il faut donc s’attendre à ce que ce budget double voire triple.
Le bon équilibre prévention/répression est à trouver
La tranquillité et la propreté sont des services publics prioritaires au même titre que la ville doit s’assurer que les égouts ne débordent pas.
Les missions de la police municipale sont fixées dans le cadre d’une convention signée entre le maire, le procureur et le préfet. Mais lorsque la police nationale manque de moyens, elle délègue volontiers les missions de tranquillité du quotidien aux polices municipales, dont elle considère que c'est l'apanage (cf. www.vie-publique.fr).
L’état de nos finances municipales nous oblige donc à être vigilants et à travailler étroitement avec la police nationale pour qu’elle assume sa part de responsabilité.
L’embauche de 10 policiers municipaux, pour être dans la moyenne nationale, coûterait plus de 500.000 euros par an (cf. www.vie-publique.fr). Une telle hausse du budget sécurité doit donc être bien réfléchie.
Enfin, recruter des policiers municipaux est extrêmement difficile. Les villes se les arrachent. Pour recruter et stabiliser des équipes de la police municipale, il sera obligatoire de remettre sur pied notre administration communale.
A Houilles, les problèmes de tranquillité restent heureusement encore circonscrits, le bon équilibre à trouver entre prévention et répression est sans doute à trouver en :
Mobilisant des médiateurs de nuit en complément des policiers municipaux
Sanctionnant les débits de boisson et les épiceries de nuit qui ne respectent pas leurs obligations : horaires d’ouverture, propreté, vente à des personnes en état d’ivresse, nuisances sonores…
Intervenant de manière ciblée et coordonnée avec les services sociaux et les services de propreté de façon systématique pour empêcher la prise de « mauvaises habitudes »
Recueillant les observations des riverains, premières victimes et premiers témoins de ces situations
Sécurité à Houilles, votre avis est important !