La voirie, un bien commun au service de la mobilité de chacun
En mai 2024, la majorité municipale a présenté un nouveau plan de circulation qui devait être mis en place à l’automne 2024. Depuis, plus de nouvelles.
Par Houilles, ma ville | Publié le 4 février 2025, mis à jour le 10/02/2025 | Retour aux dossiers

La mairie a eu la volonté de s’atteler à un sujet difficile mais son projet n’a pas fait l’unanimité. Dès sa diffusion, ce nouveau plan a suscité des craintes, des espoirs ou des incompréhensions de la part des Ovillois. Plusieurs collectifs de riverains se sont alors constitués pour demander des modifications.
L’usage de la voirie ne laisse personne indifférent. Et pour cause… La voirie est de très loin le service public le plus utilisé devant la médiathèque, les écoles ou encore le service urbanisme puisqu’il permet de sortir de chez soi !

« Nouveau » plan de circulation présenté par la majorité municipale – mai 2024 (non mis en œuvre)
De jour comme de nuit, tout le monde utilise la voirie : enfants, travailleurs, personnes âgées ou à mobilité réduite, groupes scolaires, artisans ou encore livreurs.
Les usages de la voirie sont multiples : stationnement et circulation des véhicules, des vélos, des bus scolaires, des camions de ramassage des déchets ou de livraison en passant par un usage plus discret, celui des réseaux électriques, d’assainissements, de la fibre et du chauffage urbain.
La voirie contribue à l’économie locale grâce au stationnement pour accéder aux commerces et permet l’aménagement de terrasses pour les cafés. Enfin, ne l’oublions pas, la voirie est un espace de rencontres, d’échanges et de festivités.
Tous ces usages génèrent inévitablement des nuisances aussi bien sonores qu’environnementales, des risques d’accidents et des conflits d’usages.
A Houilles, la voirie et les trottoirs sont des sujets sensibles
Dans notre commune, les rues sont étroites et le resteront. La qualité de notre voirie est, quant à elle, médiocre.
Pour complexifier encore la situation, rénover la voirie coûte très cher. La majorité y consacre actuellement environ un million d’euros par an, de quoi refaire environ un kilomètre de voirie sur les 60 kilomètres que compte la ville. Il est probable que cette enveloppe ne puisse être augmentée à cause des finances communales limitées.
Or, le dérèglement climatique, avec ses pluies et ses orages de plus en plus intenses, nous oblige à réinvestir massivement en faveur de notre réseau d’assainissement et à désimperméabiliser notre voirie pour maîtriser le risque de débordement des égouts. Enfin, plutôt que d’abattre les arbres, comme cela s’est produit dans le parc Charles de Gaulle, il conviendrait d’en planter davantage pour lutter contre les dômes de chaleur urbain.
En réduisant l’usage de la voiture (thermique comme électrique) au profit des transports en commun et des mobilités douces, nous participerions à la réduction des émissions de gaz à effet de serre et à l’amélioration de la qualité de l’air.
Avant d’être un sujet technique ou budgétaire, la voirie est un sujet politique. Nos choix, en la matière, sont révélateurs du cadre de vie dans lequel nous aspirons à vivre.
Quels compromis rechercher ?
Nous proposons de repenser l’utilisation de la voirie pour garantir l’usage de la voiture à ceux qui en ont le plus besoin, développer les mobilités douces et lutter contre le dérèglement climatique.
Malheureusement, le nouveau plan de circulation réalisé avec l’aide du cabinet Egis, pour un coût de 58 000 euros, avait pour seul objectif de fluidifier la circulation en mobilisant principalement deux leviers : la suppression des doubles sens et du stationnement alterné.
Ces aménagements, pris individuellement, sont intéressants mais se font au détriment des autres usages. Appelé également « schéma directeur des mobilités douces, de la circulation et du stationnement », ce nouveau document ne prévoit aucune création de places de parking pour les commerces, aucun élargissement des trottoirs, aucune voie vélo en site protégé et aucune revégétalisation de l’espace public.
Concrètement, nous pourrions avoir pour grands objectifs de permettre :
➝ Aux piétons de circuler dans chaque rue avec une poussette sur l’un des deux trottoirs ;
➝ Aux cyclistes de circuler sur 2 pistes cyclables sécurisées traversant Houilles suivant 2 axes se croisant dans le centre-ville et reliant ainsi le Réveil-Matin aux Blanches/Belles-Vues et la Main-de-Fer au Tonkin ;
➝ Aux automobilistes de se garer plus facilement en libérant la chaussée grâce à un stationnement réglementé. Les Ovillois pourraient se garer en s’acquittant d’un forfait mensuel. Ce dispositif a fait ses preuves dans de nombreuses villes.
➝ A tous d’accéder au centre-ville et aux commerces, en étudiant la réouverture du parking souterrain des Pharaons-Genêt, le temps d’en créer un autre dans le centre-ville.
➝ De plus, ces travaux seraient l’occasion de rendre perméables les trottoirs et les aires de stationnement afin de lutter contre les inondations et de végétaliser ces espaces pour prévenir les îlots de chaleur l’été.
➝ Avant cela, en concertation avec les Ovillois, il faudra identifier les points noirs :
Les zones de « bouchons » automobiles (ex. les rues autour du Gymnase Ostermeyer) ;
➝ Les axes dangereux pour les cyclistes (ex : boulevard Jean-Jaurès, rue étroite en sens inverse pour les cyclistes) ;
➝ Les trottoirs étroits, dégradés et les rues mal éclairées pour la circulation des piétons ;
➝ Les accès problématiques aux écoles le matin ;
➝ Les besoins en stationnement pour accéder aux commerces et aux équipements publics ;
➝ Les zones dans lesquelles les stationnements résidentiels sont particulièrement insuffisants ;
➝ Les rues mal nettoyées ;
➝ Les rues accidentogènes ;
➝ Les îlots de chaleur urbain ;
➝ Les réseaux enterrés vieillissants ou sous-dimensionnés.
La navette électrique est un succès sur lequel il faut capitaliser
Depuis le 2 novembre 2023, la nouvelle ligne N est pérenne et gérée désormais par la Région Ile-de-France. Cette ligne, expérimentée sous l’impulsion de la majorité municipale, est un succès ; elle permet aux habitants des quartiers des Blanches et des Belles-vues de rejoindre la mairie en un peu plus de 10 minutes contre 25 minutes à pied pour les bons marcheurs.
La mise en place de transports en commun offre des alternatives à l’utilisation de la voiture ; c’est donc un élément clé pour réduire la place de la voiture en ville.
Pour rendre ce service public plus attractif encore, il serait utile d’augmenter sa fréquence (toutes les 30 minutes), son amplitude horaire actuelle (fin de service à 18h30) et de proposer un parcours permettant de rejoindre la gare RER.
Que pensez-vous de la mobilité à Houilles ?